Le Bourg de Nieul-sur-Mer, situé à 8 km de La Rochelle dans un creux de terrain, irrigué par un petit cours d’eau « le Gô », isolé de la mer par les marais de Lauzières et des mottes, est assez marqué par son histoire.

La vigne

La vigne couvrait la campagne autour de La Rochelle au XIIIe siècle. Ce vin connu sous le nom de « vin de La Rochelle » occupait une main d’œuvre nombreuse pour traiter la vigne. Très réputé, il était exporté vers les pays du Nord. Une flottille de petits bateaux naviguait toute l’année. Le vin blanc produit à Lauzières était le meilleur du pays. Une profession prospère était celle des tonneliers qui fabriquaient tonneaux, pipes et barriques.
En 1880 le phylloxéra s’attaque au vignoble et l’anéantit. Pour Nieul ce fut un désastre économique. Les villageois vivaient de la vigne et de la mer. Ils se tournèrent vers la mer, vivant de la pêche et des huîtres.
Aujourd’hui le nom de certaines rues traduit encore de la culture de la vigne : rue du Treuil Chauray, du Treuil Boulard, du Treuil Bâton. Le treuil est le nom communément donné au pressoir à vin.

Le Portail

Rue de Beauregard, il est possible aux visiteurs de remarquer les restes du Portail (ou Portal) édifié pour se protéger des bandes armées du XVe siècle.
Classé monument historique en 1920, on distingue : un porche d’entrée fortifié de style gothique, une porte cochère surmontée d’un gâble en accolade orné de choux, une ancienne bretèche et quelques créneaux. A noter aussi, les pinacles et les armoiries.

La Prée aux Bœufs

Sur le chemin de Nieul à la mer, on aperçoit une énorme bâtisse entourée de murs flanquée d’une tour tronquée côté jardin et de deux portes à pilastres et frontons triangulaires côté cour. Ce domaine est nommé pour la première fois dans le Grand Fief de l’Aunis en 1246. Il appartient alors à l’abbaye des Châteliers de Ré. Ce domaine comprenait des vignes ainsi que des marais salants.

Sermaize

Derrière le cimetière actuel, à l’Est de Nieul, au milieu des champs, on peut apercevoir les restes de l’ancien prieuré de Sermaize. Il abrita l’ordre de Grammont. Le cloître a disparu mais quelques vestiges de la chapelle subsistent : sur son mur Sud une porte datée du XIIIe siècle et deux enfeux du XIIe et du XVe.

L’église

L’église Saint-Philibert, comme beaucoup d'églises au voisinage de La Rochelle, eut particulièrement à souffrir des guerres de religion qui ne laissèrent debout que son clocher et sa façade occidentale.
Semi-ruinée en 1641 elle reste, un siècle plus tard, ni voûtée, ni lambrissée.
Au XIXe on se met à l’agrandir avec la création d’un bras de transept Sud, en symétrie avec le bras Nord, mais on peut penser qu’il devait s’agir d’un édifice plutôt disparate puisqu'une face du clocher, avec ses vestiges de voûte, témoigne d’un plan naguère plus complexe à plusieurs nefs.
Ce clocher, de plan carré, ne comporte guère d’ouverture mais une terrasse le couronne et laisse augurer du caractère plus militaire que religieux de son rôle. A son pied gît la tombe de René Josué Valin, célèbre jurisconsulte de la fin du XVIIIe siècle.